L'arrivé du CardioPad
D’après l’organisation mondiale de la santé, le Cameroun fait partie des nations africaines qui traversent une crise des ressources humaines pour la santé. L’institution estime que le ratio médecin/habitant du pays, est d’environ 1,1 médecin et 7,8 infirmières et sages-femmes pour 10 000 habitants.
Le Cardiopad a commencé à s’exporter avec des ventes au Gabon, en Inde et au Népal
Pour lutter contre ce phénomène, commun à plusieurs pays africains et qui entraîne de nombreux décès chaque année, Arthur Zang, un jeune ingénieur camerounais, imaginera un outil spécialisé dans la détection des maladies cardiaques : le cardiopad.
C’est en 2009 que naîtra cette idée. Alors étudiant en informatique à l’école polytechnique de Yaoundé, Arthur Zang fait un stage dans le service de cardiologie. Etonné par l’utilisation, au XXIe siècle, d’électrocardiogramme papier, il se proposera pour concevoir un logiciel utilisable sur ordinateur.
Etonné par l’utilisation, au XXIe siècle, d’électrocardiogramme papier, il se proposera pour concevoir un logiciel utilisable sur ordinateur.
L’idée est de reproduire sur une tablette informatique un électrocardiogramme, dans la perspective de le rendre accessible, via internet, à un cardiologue capable d'analyser à distance les données enregistrées. Fréquence des pulsations ou encore durée des intervalles entre deux battements, ces informations sont calculées, visualisées et enregistrées par cette tablette et peuvent être simultanément transmises à distance à un cardiologue afin que celui-ci établisse un diagnostic.
« Le Cardiopad, ça permet d’avoir tout d’un coup un nombre assez important de patients nécessitant des soins de cardiologie qui trouvent directement une solution à leur problème quelle que soit la distance de ceux-ci avec les cardiologues » commentait à cet effet Alain Bala, cardiologue dans l’un des principaux centre de santé du pays. Une invention révolutionnaire dans un pays qui comptait en 2017, seulement 60 cardiologues pour 22 millions d’habitants.
En 2016, à la tête de son entreprise Himore Medical, l’ingénieur de 32 ans lancera la commercialisation de son cardiopad monté au Cameroun, et vendu à environ 3200 $. Un projet qui a pu être concrétisé grâce à de nombreux financements participatifs et à un soutien de l’Etat qui représentait en 2017, 40% des ventes de l’entreprise avec une commande de 82 millions de francs CFA, destinée notamment à alimenter des centres de santé publics. Ce nouvel outil a également commencé à s’exporter avec des ventes au Gabon, en Inde et au Népal, laissant présager des lendemains reluisants pour ce produit made in Africa.